mardi 8 novembre 2011

Présentation

Présidentes jusqu’à aujourd’hui :

Mme Amélie BUFFAT
(fondatrice en 1932, Vuarrengel)
Mme Elisa DUCRET
Essertines
Mme Antoinette BESSON
Vuarrengel
Mme Marlyse BLANC
Vuarrengel
Mme Bernadette PLANCHE
Epautheyres
Mme Hélène AUBERSON
Nonfoux
Mme Odile TORNARE          Vuarrens
Mme Mireille Moccand         Essertines-sur-Yverdon
Mme Stéphanie Troyon          Yverdon-les-Bains




Reprise de l’historique de Mme Besson par Cécile Ducret lors des 60 ans de l’Association.

« RETROSPECTIVE A.P.V. VUARRENS – ESSERTINES 1932 – 1992
……. Il m’a semblé intéressant de faire un petit retour aux sources de la fondation de notre association. Penser à nos aînées, ces pionnières de l’Association de paysannes vaudoises, qui ont su montrer beaucoup de courage et de persévérance pour former, en ce temps-là, un groupement d’indépendance féminine.
Il faut remonter jusqu’à juillet 1918 pour assister à la création d’un assemblée paysanne, à Moudon, la première en Suisse, dont le but essentiellement commercial, tendait à supprimer sur les marchés, les intermédiaires dans l’écoulement de nos produits.
…Avec la crise économique de 1929-1935, un soutien devait se créer pour aider notre paysannerie. C’est au moment où le prix de toutes les denrées agricoles a chuté, que quelques unes de ces dames motivées et encouragées par M. Porchet, chef du département de l’0agriculture, ont fondé notre association en 1932.
Il fallait se réveiller, valoriser notre profession, accroître le rendement du jardin et du poulailler. C’est une dame Gillabert de Moudon, exploitante pleine de bon sens, qui forma, avec trois autres dames, en 1929, un comité provisoire de notre association et par la suite, le comité cantonal. Cet exemple novateur se répand bientôt dans tout le canton pour former quelques 91 groupes avec plus de 8000 membres qui portent notre insigne – symbole qui est une abeille.
L’historique de notre groupe qui lui, n’a pas pris racines dans la Broye, mais bien chez Mme Amélie Buffat à Vuarrengel. Racines plantées profond et bien cultivées qui ont porté leurs fruits, puisque nous en fêtons aujourd’hui les 60 ans. Mme Buffat, toujours ouverte à tout ce qui se passait autour d’elle et ailleurs, connaissait la naissance de notre association. Femme clairvoyante et entreprenante, elle comprit vite qu’il fallait que nos paysannes soient renseignées et éduquées pour agir et épauler leurs compagnons qui devaient faire face à une situation fort peu enviable.
Avec courage, elle rassemble chez elle, des amies, des cousines, ainsi se créa notre groupe. On ne peut évoquer ce temps-là, sans parler d’un certain esprit réticent, surtout de la gent masculine, propre à nos bons vaudois, pour tout ce qui bouscule les habitudes. Que voulaient donc ces femmes ? Était-ce politique, féministe ou sectaire ?Ces messieurs furent bien vite rassurés, car une grande amitié s’établit entre ces paysannes et le nombre toujours croissant des membres était là pour prouver la nécessité de cette association.
Mme Amélie Buffat organise une première conférence donnée par Mlle Kohler qui devint la secrétaire très dynamique du comité cantonal. Au début, le chef de groupe assumait toutes les fonctions, secrétaire, caissière et même, faisait le thé, Mme Léa Buffat venait aux réunions avec son petit bidon plein de biscuits appelés « Petits Louis », pourquoi cette appellation, on ne le saura jamais. Il n’y avait pas de procès-verbal (bien dommage) pas de cotisation non plus, par le suite, c’était fr. 2.--. Bientôt la chambre de Mme Buffat fut trop petite, la salle de la laiterie de Vuarrengel aussi, c’est alors les salles de la cure de Vuarrens et du conseil d’Essertines qui accueillirent plusieurs fois par hiver ces dames qui venaient de Vuarrens-Vuarrengel-Essertines-Oppens-Pailly-Penthéréaz pour profiter des cours et conférences assidûment suivis.
L’activité de nos premiers groupes fut décisive, certes, mais pas aussi vivante que ces trente dernières années où notre comité cantonal nous proposait une grande variété de cours sérieux et instructifs : aviculture, abattage et préparations de la volaille, jardinage, taille des arbustes à petits fruits, soins aux malades, soins de beauté, détachage de vêtements, décapage des meubles, etc... . Nos premiers cours de raccommodages : apprendre à remplacer les cols des chemises de nos maris, ainsi que les poches de pantalon. Qui de nous le fait encore ? L’alimentation….. broderie, crochet macramé, sans oublier la subtilité de la frivolité. Nous touchons aussi les arts par la peinture sur bois, porcelaine, soie, gravure sur verre et j’en passe.…nous devons remercier nos aînées qui devaient porter le bois, chauffer les salles, nettoyer avant et après, en plus nous devions véhiculer nos monitrices de cours qui n’avaient pas de voiture.
Nos paysannes savaient aussi prendre la clé des champs pour quelques heures de loisir : les sorties de printemps et d’automne. Que de joies à se retrouver pour partager ensemble une demi-journée. Ces dames étaient si nombreuses quelques fois, qu’il fallait mobiliser deux cars. Ce n’est plus le cas aujourd’hui où chacune subit le stress de la vie moderne. Mentionnons cette gentille réception au Palais fédéral avec M. Paul Chaudet, alors président de la Confédération. Egalement la grande parade de l’agriculture de l’Exposition nationale de 1964 où nous avons défilé, port du costume obligatoire. Par cette occasion, le costume vaudois fut remis en valeur. De nombreuses visites de fabriques, musées, expositions. École hôtelière, foire aux oignons, etc…S’il y a de beaux souvenirs, il y en a aussi de plus négatifs avec des frayeurs, comme la descente de Caux avec un car qui n’avait plus de freins, cette assemblée à Villeneuve où notre présidente avait besoin de deux manteaux pour se réchauffer tant la bise était glaciale au mois de mai, un passage aux Diablerets en revenant du col de la Croix où malheur pour ces dames, tous les tea-room affichaient « fermé le mercredi ». Ces dames sont aussi gourmandes `La course à la foire de Bourg-en-Bresse, arrivées sur les lieux, déception ! la foire était finie. Nos vaudoises, trop consciencieuses, avaient fait tout le ménage avant de partir, et en plus en ce moment-là, le décalage horaire entre la France et la Suisse. N’oublions pas non plus un certain cours de pâtisserie donné en soirée à la salle du conseil d’Essertines, où la tourte, refroidissant derrière la fenêtre avait disparu.
Depuis la Fête du blé et du pain en 1978, notre groupe participe régulièrement au marché folklorique d’Echallens, ainsi qu’au Comptoir de Lausanne. 1982, le groupe est en fête pour le cinquantième. Nous organisons une soirée familière pour le samedi 29 octobre et une exposition – thé-vente le dimanche 30 octobre. En 1990, quelque 21 paysannes, pleines d’enthousiasme, ont participé avec succès, au concours de fermes fleuries.……. »
Octobre 1992 C. Ducret - Essertines

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